[ HJ : Les phrases en brun et italique sont dites en italien. Pour les autres, la traduction se trouve en fin de poste. Bonne lecture ^^ ]Du plus profond d’un sommeil trop lourd, Elisabeth s’éveillait lentement à la vie : son esprit embué se remettait en marche.
* … Le réveil n’a pas sonné… *Une main frêle sortit de l’épaisse couette anthracite et tâta machinalement la table de nuit. Une fois… Deux fois… Un profond soupir sortit à son tour, suivit d’un grognement rauque et d’un vague juron italien :
« Archimede… Dove sono’ im... occhi… » (1)
* Katzo Gatto… * (2)D’un lent mouvement qui marquait son humeur maussade, elle repoussa la couette et s’assit au bord du lit.
* … me souvenais pas avoir fermé les volets… mais quelle heure est-il bon sang ? * Elle ouvrit enfin les yeux : c’était bien sa chambre, son bureau et son linge… en plus grand peut-être… Désorientée, elle posa sa tête dans ses mains et se massa doucement les tempes.
* … cette lumière… * Une contrariété nerveuse montait lentement du plus profond de ses entrailles jusqu’à son occiput pour lui promettre une journée aussi exécrable que possible… La migraine aurait, une fois de plus, raison de son humeur.
Un vague coup d’œil à la table de nuit : le réveil bon marché était toujours là mais aucune trace de ses lunettes… ni du chat. Entourée de taches épaisses qui faisaient pour l’heure office de réalité, la jeune femme s’attarda sur ses sensations pour tenter de dissiper son malaise presque irrationnel… en vain. En un éclair, le petit réveil se fracassa contre le mur.
* Encore un de foutu… * Elle irait en racheter un autre au déjeuner.
Désorientée par la migraine, elle se leva enfin. Crispée et déjà lasse, les yeux mi-clos parce qu’inutiles, elle se traîna jusqu’à la porte de sa chambre. Son pas était précis et marqué par l’habitude pourtant… il lui fallut un pas de plus pour arriver jusqu’à la poignée... Qu’importe, une bonne douche lui remettrait les idées suffisamment en place pour retrouver ses lunettes.
* … et assassiner le chat… *Sa main hésita puis trouva la poignée et déjà la perspective de l’eau tiède qui réveille en douceur lui arracha un sourire…
* … penser à changer l’ampoule au plafond… trop forte… *Elle ouvrit la porte en écarquillant les yeux.
* … mais y’a pas d’ampoule au… *Elisabeth stoppa net. Son cœur aussi.
A la place de son salon, elle se trouvait face à un énorme mur qui s’étendait des deux côtés.
* … un couloir ? mais… *Le souffle coupé, les idées aussi troubles que sa vue, elle sentit monter en elle une litanie, presque rien, pour se raccrocher à une idée, n’importe laquelle.
* … encore je rêve encore tu rêves encore je rêve encore tu… *Dans l’embrasure de la porte, pieds nus et en chemise de nuit, elle s’accroupit lentement pour ne pas perdre l’équilibre. Entre ses lèvres blêmes, frémissantes, les mots sortaient, rythmés et chantants du fait de sa langue, telle une berceuse chantée à un enfant.
" … ancora sogni ancora sogno ancora sogni ancora sogno ancora sogni ancora sogno ancora sogni ancora sogno ancora sogni ancora sogno ancora sogni ancora sogno ancora sogni ancora sogno ancora sogni ancora sogno ancora... "(3) (1) : Dove sono i miei occhi ? : où sont mes yeux ?
(2) : Katzo Gatto = Sporcizia Gatto : Sal***rie de chat.
(3) : Sogno ancora, sogni ancora : Je rêve encore, tu rêves encore.
[HJ : Ce post nécessite une réponse. Si elle tarde à venir, je me permettrait alors de faire un double-post pour continuer l'action.]