Le silence. Première chose qui pourrait frapper si on se réveillait dans ce manoir.
Sauf que ce n'est pas cela qui frappa Ellana. Normal, elle était sourde. Le silence lui était donc étranger. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la bouche pâteuse et les bras engourdis, la première chose qu'elle remarqua fut la lumière peu naturelle qui éclairait la pièce. Pièce banale en soit. Un lit, une table de nuit, et, au grand plaisir d' Ellana, une bibliothèque. Passé ce bref instant de joie, Ellana se redressa complètement, un peu paniquée. Où était-elle ? Elle se trouvait dans la grande et poussiéreuse bibliothèque de sa grand-mère quand elle avait " senti " qu'elle s'approchait d'elle et qu'elle s'était retournée… Après… Pfuiiiit ! Le trou noir.
Et voilà qu’elle se réveillait dans cette chambre inconnue, avec des habits inconnus. Des habits mettables, soit, mais inconnus. D’un geste qui, depuis deux ans, lui était devenu familier, elle porta la main à son oreille. Son appareil d’audition avait également disparu.
* Génial… *
Ellana avait les sourcils froncés pendant qu’elle se levait et arpentait la chambre. La lumière artificielle lui donnait mal à la tête et l’exiguïté de la pièce la mettait mal à l’aise.
Elle se dirigea vers ce qui semblait être son armoire et l’ouvrit. Des rangées de tenues lui faisaient face, toutes identiques. Sa tenue préférée, mais en 36 fois ! A s’arracher les cheveux de la tête !
Elle regarda au sol, où gisait une paire de baskets tout ce qu’il y avait de plus normales. Heureusement, elles n’étaient pas en 36 fois. De l’autre côté de la chambre, face au mur, se trouvait un bureau avec tout le matériel nécessaire pour écrire. Comme si le décorateur avait tout faire pour la mettre à l’aise. Mais Ellana, par habitude, se méfiait des gens qui prétendaient vouloir son bien, depuis qu’elle connaissait sa grand-mère. Mis à part l’armoire, le bureau, la bibliothéque et le lit accompagné de sa table de chevet, la pièce ne comportait aucun autre mobilier.
Même si tout avait été mis en œuvre pour la mettre à l’aise, Ellana se sentait étouffée. Encore une crise de claustrophobie. Elle devait absolument sortir ou elle se sentirait mal. Elle ouvrit l’unique porte, restant sur ses gardes.
Après avoir observé minutieusement les lieux, qui soit dit en passant étaient quelque peu poussiéreux, elle sortit de sa chambre, tout ses sens, moins un, en éveil.