Le tableau

Le couloir était comme la chambre : vide, propre, trop éclairé par des allogènes.
Debout, raide comme un piquet James écoutait. Il se passait quelque chose d'étrange. Il n'arrivait pas encore à dire quoi, mais c'était un quelque chose de plutôt agréable, ça faisait vibrer l'air partout dans le long couloir plein de portes. C'était agréable au niveau des oreilles... un son... des notes... tatamtatatam titatatam...
Bon dieu ! De la musique !
James plaqua ses mains sur ses oreilles puis les dégagea pour se prouver que la mélodie ne venait pas de son crâne. Il recommença. Et encore...

Non ça ne venait pas de son crâne mais d'une pièce lointaine dans ce drôle d'endroit.
*S'il y a de la musique, il y a quelqu'un. Quelqu'un ça veut dire faire une rencontre... JE NE VEUX VOIR PERSONNE ! *
Cette pensé résonna dans son crâne comme les cris du supplicié sur la place publique. Personne ! Personne !
Comment pourrait-il expliquer le fait qu'il se trouve ici à quelqu'un ? Un quelqu'un ça pose trop de questions idiotes, ça veut tout savoir.

James marcha jusqu'au bout du couloir. Il se retrouva face à un mur sur lequel était exposée une peinture. La peinture représentait divers personnages, dont un homme travestit en "mort". Il tenait à la main une faux. Devant lui il y avait un petit enfant aux cheveux blonds qui portait un masque d'Hitler... James connaissait ce tableau. Il avait été volé il y a plusieurs années.
Le jeune homme ouvrit de grands yeux pleins d'admiration pour l'homme qui avait osé voler " les sept péchés capitaux " d’Otto Dix. Il se contenrciona pour voir s'il y avait la signature de l'artiste.

Debout devant la toile il resta béat, droit comme un piquet...

James tendit une oreille. La musique s'était brusquement arrêtée. Maintenant il y avait un tout autre genre de bruit... dans son dos. C'était un petit sifflement étouffé. Et puis ça descendait, montait, descendait, etc.

* on dirait... on dirait... *

James ferma les yeux. Il se rappelait avoir déjà entendu ce petit sifflement discret quasiment inaudible. Cela avait quelque chose à voir avec lui... non avec les êtres vivants en général.
Il fronça les sourcils. Les pieds ancrés dans le sol, il réfléchissait.

* on dirait... on dirait... *

Quelqu'un RESPIRE ! Cette chose qu'il entendait descendre et remonter était une petite et délicate cage thoracique. Et ce qui accompagnait en rythme ce petit sifflement était le battement fragile d'un cœur... bouboum... bouboum...

* ce ne serait quand même pas u... *

James inspira profondément. Il y avait dans l'air plusieurs odeurs. La sienne, celle des gens qui prostrés dans leur chambre se faisait dessus, celle de ceux qui ont préféré se laisser mourir plutôt que de chercher plus longtemps une sortie et enfin une délicate odeur sucrée.
Un parfum raffiné qui cachait à peine... une fraîche jeune fille.
James repris une bouffé de ce délice. Il sourit.

"seriez-vous perdu... mademoiselle ?"

Eléazar, après avoir découvert la nature de la musique, arrivait de l'autre côté du couloir suivit d'Isarina. Il déboucha dans le couloir et tomba nez à nez avec l'homme en noir. Il se figea et le regarda droit dans les yeux. En général il eut salué mais là il n'en avait aucune envie. Il resta là à le regarder sans savoir ce qu'il attendait mais en maintenant une expression d'assurance sur son visage

*Encore un? Mais celui-là ne me dit vraiment rien.... il a autant de malice dans ses yeux que.... eh bien que moi pourtant dans les siens est encore mêlé un soupçon de folie difficile à cadrer. Celui-là, ça m'étonnerait que je m'amuse à sympathiser avec*

Eléazar répartit le poids de son corps dans ses jambes de manière équitable afin de garder un bon équilibre et ainsi de pouvoir agir le plus vite possible comme il l'avait appris durant ses nombreuses année de karaté. Puis il attendit sans remarquer qu'Eléonore était là également

Il y avait un drôle de type planté droit dans le sol. Avec sa peau halée on aurait pu le prendre pour un arbre. Il dévisageait James. Alors James le dévisagea. Autant entrer dans son jeux, même si Mr Blake ne savait pas bien où sa nouvelle rencontre voulait aller.

Ils se regardèrent dans le blanc des yeux ainsi un petit moment. L'autre toujours près à lui bondir dessus tel un animal enragé.

* Il ne lui manque plus que l'écume aux lèvres... *

James eu un petit rire. Voir soudain cet inconnu sous cette image de renard malin atteint de la rage le fit pouffer. Il le trouvait désormais plus sympathique.
Il lui tendit la main.

" Enchanté Mister..."

Il se tourna vers la jeune femme qu'il avait découvert un peu plus tôt, puis remarqua celle qui se cachait derrière l'enragé. Et s'inclina avec grâce.

"Mesdemoiselles."

*Il a rigolé? oui ça devait être un rire... Il ne me prend donc pas au sérieux? Tant mieux vaut mieux éviter d'inspirer la méfiance pour l'instant.
Voyons la situation. Il a dit "mister" il est sûrement anglophone et vu l'accent je dirais plus précisément anglais. Les fringues qu'ils portent sont telles une étiquette qui dirait "ce type est au-dessus du peuple" donc c'est soit un crâneur soit un riche...... je n'aime pas les riches......bref ensuite il a dit MESdemoiselles*

Eléazar quitte L'homme des yeux et aperçoit en effet Eléonore qui se trouve de l'autre côté du couloir

*Bon je ne sais pratiquement rien de ce type et je préfère me méfier de lui sans que lui ne se méfie de moi par conséquent... on joue la carte de l'incrédulité*

Eléazar créa une expression de doute et de peur sur son visage qui ne lui était pas propre

"Je crois qu'on est tous enfermé ici"

Sans en dire plus il le dépassa en le frôlant à peine comme l'aurait fait un naïf ou un provocateur et demanda à Eléonore

"tu vas bien? regarde c'est Isarine. C'est elle qui jouait du piano elle était enfermée dans sa chambre mais je vois que tu as trouvé quelqu'un toi aussi."

Il s'adressa à nouveau à James

"Je m'appel Eléazar et toi?"

*je n'aime pas donner mon nom mais dans la situation actuelle ça ne sert à rien de le garder secret*

Je fus un peu réconfortée de trouver d'autres personnes. Je souris et m'approcha un peu en lançant d'une voix joyeuse :

Bonjour !^^

Je fis un petit signe de la main en souriant. Bizarrement, je n'avais plus peur en présence de plusieurs personnes et je me sentais un peu mieux, même si quelques questions subsistaient dans ma tête.

°°A mon avis, pour ne pas tomber malade et devenir fou, il faut ignorer les questions que l'on se pose et vivre à la seconde. Je vais essayer de faire ça...°°

Je m'efforçai de ne penser à rien et demandai d'un ton enjoué :

Quelqu'un peut m'indiquer où se trouve les cuisines ? J'ai l'impression de ne pas avoir mangé depuis des semaines !...

James allait se présenter aux autres lorsqu'il se fit honteusement interrompre par l'exquise jeune fille qui se dissimulait derrière le renard enragé. Quelle impolitesse !
De plus, d'un air de godiche elle s'était exprimée dans le langage vulgaire de ces gens négligés que sont ceux de la classe moyenne.
Il lui aurait volontiers exprimé son dégoût s'il n'y avait pas eu d'autres personnes. Il l'aurait aussi sauvagement assassinée en tordant son petit cou blanc où glissait gracieusement une veine bleue. Il la voyait palpitée et s'imaginait déjà le sang circulant vers son petit cœur plein de vie. Petit cœur rouge qui, s'il lui arrachai, continuerai à battre encore quelques secondes dans ses paumes...

* James ! Tu t'égares ! *

Il revint au renard enragé et ses deux amies. Lui aussi avait un peu faim et il était temps de visité une autre pièce de cette demeure. Rester dans le couloir était peu intéressant.

" Je crois avoir aussi une petite faim, dit-il dans un charmant sourire. Si nous pouvions remettre les présentions à plus tard, lorsque nous serons attablés, s'il vous plaît ?"

*héhé il se la joue bien bourge notre cher ami*

"Quelle impolitesse que la notre. Soumis à l'excitation de découvrir diverse personnes dans un endroit aussi peu propice à la discussion, j'omis de vous informer que la cuisine tant recherchée, où vous pourriez mettre fin aux grondements incessant de vos estomacs, ne se situait point ailleurs qu'au bas de cet escalier."

Eléazar avait dit tout ça d'un ton un peu moqueur à l'encontre de l'homme en noir

*héhé c'est de cette façon que j'ai l'habitude de m'adresser aux gens que je considère comme inférieurs mon cher ami*

"Monsieur n'alliez-vous point vous présenter auprès de nous? Veuillez excuser mon amie ici présente pour cette interruption et faîtes nous donc l'honneur de nous faire savoir votre nom"

Allons bon, voilà le renard enragé qui nous parle dans un langage soutenu. Avec son allure négligée et ses yeux malins, ce style bourgeois lui allait comme un tutu allait à un catcheur.
A sa manière de parler on se serait cru revenu au 19e siècle où régnait toutes ces règles et traditions qu'on lui avait infligées lorsqu'il était enfant.
James détestait les courbettes mais une fois que l'on a grandit, on ne peut pas se défaire de son éducation et parler comme un gentleman british devient une habitude.

James avait bien sentit que le renard se moquait de lui. Son petit sourire ironique avait, tel une flèche, touché l'amour propre de l'anglais.
James ne supportait pas que l'on se moque de lui. Toutes les personnes ayant osées le railler, on payé cher de leur peau.
Seulement, ici n'était pas le bon endroit pour se débarrasser de quelqu'un et le renard allai sûrement lui servir à quelque chose... plus tard.

Toujours digne et le sourire aux lèvres, James acquiesça :

" Si bien sur ! Enchanté ! Mon nom est James... James Blake. "

Il attrapa la main du renard et la serra vigoureusement. Puis à regret la relâcha.
Ce qu'il aurait aimé serrer si fort que l'on entende les phalanges du jeune homme craquées. Mais c'était une mauvaise idée...

*Eh bien il se retient de serrer ou il manque cruellement de force*

"Morbleu votre poignet de main correspond parfaitement à la bourgeoisie qui émane de vous"

*Tu sers la main comme une jeune fillette bien élevée en d'autre terme*

"A présent dirigeons nous vers la cuisine"

*Quand je regarde ce type j'ai l'impression de voir un corbeau qui fait le beau pour obtenir un bout de fromage. Ca me rappel la fable du corbeau et du renard. Le renard flatte le corbeau jusqu'à ce que celui-ci lâche son frômage et le renard peut donc le récupérer. Je vais m'en inspirer mon cher ami Corbeau. Je vais te soutirer tout ce qui est possible de soutirer puis une fois que tu ne me servira plus à rien tu te retrouvera seul avec ta solitude.*

Eléazar ouvrit la marche

[on continue dans le topic "pas un bruit" d'accord?]