Preoccupata...

Un dernier regard sur l’étage et la jeune bibliothécaire gravis de nouveau l’escalier central, plus lentement cette fois. Il n’était plus question de pour elle de chercher son chat ou de creuser les murs : elle voulait savoir où elle était.

* Bon, en admettant que ma chambre soit au niveau zéro, les salles sont au premier et ça c’est le… *

En arrivant au palier, elle resta interdite. De nouveau deux couloirs et des portes. Elle en choississa un et en ouvrit une au hasard, puis une autre et encore une autre : elle tombait invariablement sur une salle de bain : lavabo, miroir, baignoire… invariablement.

* Des sanitaires ? Pourquoi sont-ils si loin des chambres ? *

Elle n’avait pas relevé que sa chambre n’avait pas de salle d’eau, même si elle avait cherché à l’atteindre. Pourtant, elle ne s’attendait pas non plus à trouver un étage entier consacré… Il paraissait même plus grand que le niveau du dessous. Pieds nus sur le carrelage, elle s’attarda sur un miroir qui reflétait son image soucieuse…

Tout sourire avait disparut de sa face.

Au son de cette voix calme, surnaturelle, Elisabeth, surprise, se tourna vivement vers la porte. Sa main droite encore posée sur le lavabo, comme pour ne pas tomber. La silhouette féline de l’inconnue jurait étrangement avec le carrelage froid de la pièce. La voyait-elle comme elle avait entendu son chat ?

* Se lei viene dalla mia immaginazione, il tuo estetismo rimane correcto…*

Brouhaha informe, syllabes incohérentes, l’impression de rêve se renforçait à mesure que sa voix lui parvenait. La jeune bibliothécaire crispa sa main frêle sur son appui d’émail avant de plonger dans le regard sombre ( ?) de l’apparition. Ils semblaient traduire parfaitement ce que sa bouche ne pouvait formuler correctement.

* Lei é come te... e bene il relle…*

Elisabeth lâcha son lavabo et se dirigea à pas lents vers la femme-chat. Les yeux toujours vissés dans les siens, comme pour l’accrocher à la réalité, elle lui tendit sa main encore frémissante de froid pour enfin se présenter :

« Elisabetha… sono persa… »

• Lei é come te… ... e bene il relle… : Elle est comme toi… et bien réelle…
  
• Se lei viene dalla mia immaginazione, il tuo estetismo rimane correcto… : Si elle sort vraiment de ton imagination, ton sens esthétique reste des plus sûrs…
  
• sono persa : Je suis perdue