Curieuse... Peut-être trop...

La pierre résonne. Oui mais de quoi ? Elle résonne de ce qui semble être des bruits de pas. Des bruits pas qui se répercutent dans touts le sous-sol, et qui, à cause de l’écho, font ressembler une démarche plutôt silencieuse et lente à une escouade de gens pressés et bruyants.
La « cause » de ce vacarme, c’est Ellana. Ellana qui marche à pas feutrés sur le sol jonché de choses douteuses. Si elle est venue là, c’est pour fuir toute cette agitation qui règne au dessus. C’est un coup à devenir fou ! En tout cas, si c’était le but de la personne qui a eu cette idée malade, c’est en bonne voie de marche ! La plupart des « habitants » du manoir sont stressés. Ellana, privée d’un sens, ressent d’autant plus cette agitation car elle a développé une sorte de « sixième sens » qui se manifeste parfois pour lui transmettre les émotions des autres. Partiellement, bien sûr. Cependant suffisamment pour que la jeune fille se retrouve à présent avec un mal de tête. Elle fuit tout le monde mais elle souhaiterait tellement une présence ; Même quelqu’un d’hostile, qui proférerait des menaces, n’importe quoi, elle souhaite que quelque chose débloque la situation. Car en haut, tout le monde tourne en rond, désoeuvré, cherchant des issues inexistantes et augmentant de ce fait la déprime ambiante.
Alors qu’elle heurte du pied un nouvel os qu’elle devine être un avant bras grâce à sa vue plus développée que les gens dits « normaux », Ellana se fait une réflexion. Sa grand-mère s’inquiète-t-elle pour elle ? Sûrement pas. Elle était pour elle une lourde charge financière avec les séances de rééducation ( inefficaces ) et les appareils dont elle avait besoin. De plus, sa « mamy » ne l’avait jamais réellement aimée. Elle s’était juste occupée d’elle parce que c’était ce qu’avait décidé le juge des enfants mais jamais elle ne lui avait témoigné d’affection.
D’un coup, la comparaison avec sa vie d’avant s’imposa comme toujours à Ellana et une larme unique coula sur sa joue. Elle avait tout perdu ce jour-là ; sa famille, ses amis, sa bonne humeur, l’ouïe ; La vie était trop injuste. Là était bien une réflexion d’adolescente qui aurait fait sourire n’importe qui si elle avait été prononcé par n’importe qui d’autre. Mais la phrase s’appliquait cruellement à Ellana. Mais nous ne sommes pas là pour nous apitoyer sur le sort d’Ellana. Ce qu’elle déteste faire. S’apitoyer sur son sort. Ca ne fait pas avancer les choses. Revenons donc à notre histoire. Les yeux d’Ellana s’habituèrent peu à peu à la pénombre et un frisson lui parcourut l’échine lorsqu’elle aperçut au sol de multiples os, humains apparemment. Elle n’était pas du genre peureuse mais il y avait là les restes d’au moins une trentaine de personnes. Une bonne boucherie, quoi.
L’ouïe, désormais inexistante, d’Ellana ne pouvait pas lui permettre d’entendre que derrière elle des bruits se rapprochaient. Ellana, indifférente, avançait toujours, peut-être dans l’espoir de découvrir quelque chose…
La curiosité est un vilain défaut, paraît-il…

Une malentendante ! Voilà de quoi se divertir. Que peut-elle bien être allée faire dans cet endroit ? Risqué, ça ! J'aime.

Une partie du mur se mit à trembler, par vague successive. Le bruit des chaînes terminées par des menottes résonnaient longuement, doucement, presque sournoisement. Un danger, c'est clair, guettait de près Ellana. Mais quoi, comme danger. Ellana avancait et posait, de ce fait, les pieds sur les dalles. Tout a coup, l'une de ses dalles s'enfonça sous son poids. Elle sentit les vibrations minimes et ressentit sous la plante de ses pieds le déclics discret d'un mécanisme.

Presque aussitôt, le grincement d'un balancier se fit entendre au-dessus de sa tête. Et le lourd objet signifié par ce grincement lui tombait dessus.

Ellana, si elle n'entendait pas les chaînes grêler contre les murs, sentait parfaitement les tremblements des murs. Regardant à gauche et à droite, elle vit les murs qui tremblaient à en agiter les chaînes. Ellana résolu de continuer à avancer.

Elle posa soudain le pied sur une dalle qui s'enfonça sous son poid.

* Eh mince... *

De toute évidence, elle venait de déclencher un piège. Et à connaître le genre de la maison, un piège des plus déplaisants. Elle ne bougeait plus, attendant l'attaque quand elle sentit un courant d'air au dessus de sa tête. Une lame se balançait au dessus de sa tête, passant à chaque balançement un peu plus près.
Immédiatement Ellana se plaqua au sol, juste à temps car la lame fendit l'air à l'endroit où elle se trouvait deux secondes plus tôt. Dans l'obscurité, Ellana essaya de distinguer une issue. Elle ne voyait rien et résolut de s'approcher du mur pour pouvoir éviter la lame meurtrière. Alors qu'elle touchait de son épaule le mur, le sol de pierre se déroba. Elle tomba en chute libre pendant 10 mètres puis atterit durement sur ce qui semblait être de la moquette. Le choc la secoua et elle resta là, hébétée. Qu'allait-il lui arriver à présent ?

[Bravo pour avoir deviné la lame, j'avais peur de ne pas être clair Wink

]

Les égyptiens avait décidément tout compris...

Ellana était désormais prise au piège dans un piège profond. Les parois étaient impraticables. Et la lame balançante s'accélérait, mais ce n'était pas tout. Le sol sous les pieds d'Ellana se mit en branle. A l'horreur d'Ellana, il s'agissait d'un mécanisme de type monte-charge qui l'élevait tout droit vers le balancier. Et comme si cela ne suffisait, d'autres lame plus petites mais tranchantes comme des sabres, disposées en ciseaux s'agitaient désormais en haut du piège, sur chacun des bords du piège. Dans quelques secondes, Ellana allait se faire plus disperser qu'un paquet de feuille par vent d'automne et ses restes demeureront aussi froid et dénué de vie qu'un puzzle jamais terminé. Ellana ne pouvait pas entendre le chling chling des ciseaux, mais la vue suffisait amplement à alimenter sa panique.

Oui, enfin, ils avaient presque tout compris..., hé hé hé !

[ Parfaitement clair ^^ ]

Ellana restait hébétée de sa chute car celle-ci lui avait coupée le souffle. Elle fermait à moitié les yeux de douleur quand elle sentit le sol s'ébranler sous elle. Celui-ci la dirigeait à présent droit vers la lame qui de surcroît s'accélérait. Comme si cela ne suffisait pas et qu'on avait envie de lui faire encore plus peur, si ce n'était déjà fait, des ciseaux étaient apparus en haut du gouffre, s'agitant comme étant possédés. Ellana ouvrit des yeux horrifiés, cherchant des yeux une issue tandis qu'elle se rapprochait inexorablement d'une mort certaine et douloureuse.

Elle inpectait les murs à droite à gauche, espérant découvrir quelques trapes cachées car elle avait étudiés les pièges antiques qui ressemblaient fort ç ceux-ci. Hors elle savait qu'il y avait toujours une issue possible, aussi ardue fût-elle. Ses yeux, à défaut de ses tympas, s'agitaient rapidement puis se fixérent. Elle avait trouvé la " porte de sortie ". Et quelle porte de sortie ! Il s'agissait d'une pierre moins enchassée que les autres qu'il fallait pousser pour dégager une sortie. Jusque là pas trop de mal. Sauf que ladite pierre se trouvait pile poil juste avant les ciseaux qui s'agitaient de plus en plus, comme s'ils étaient impatients de tailler la jeune fille en pièces.

Mais Ellana, malgré son air chétif d'adolescente, n'était pas vraiment décidée à se faire tuer. Pas comme ça en tout cas, c'était une mort peu honorable. Alors elle se déplaca vers le mur de gauche où se trouvait la pierre branlante, guettant le moment où il faudrait passer à l'action. Son appréhension, à mesure qu'elle se rapprochait de la lame, grandissait et la panique menaçait la jeune sourde. Restant maîtresse de ses émotions pour le moment, elle patientait.

Enfin la pierre se trouva à sa portée. Elle la poussa. Pendant un moment qui lui parut interminable mais qui ne dura en réalité qu'une seconde, elle crut qu'elle s'était plantée et qu'elle allait se faire déchiqueter en petites coupures. Mais un mécanisme s'enclencha, et la pierre recula, bientôt suivie de ses voisines, libérant un passage pouvant laisser passer quelqu'un de plutôt maigre. Ellana s'y engouffra sans plus attendre, surmontant sa claustrophobie qui était mise à rude épreuve dans ce petit conduit. Avant qu'elle se hisse d'un coup de pied dans le trou, elle repéra un engin placé en haut de la pièce, parfaitement visible sous cet angle mais totalement invisible autrement.

C'était une caméra.

Peu de temps après elle se trouvait dans le passage, le bas du pantalon déchiré et une profonde entaille zébrant son mollet. Elle n'avait réussi à se glisser qu'à la dernière minute et une paire de ciseaux lui avait profondément attaqué la jambe.

Après le cliquetis des ciseaux et le sifflement de la lame, tout semblait bien calme. Mais Ellana ne se fiait pas à l'abscence de bruit bien évidemment et résolut d'avancer. Le conduit s'élargit peu à peu jusqu'à ce que a jeune fille puisse se redresser, de manière à marcher la tête courbée. Elle était toujours sous le manoir, et se trouvait dans un labyrinthe de galeries. Refusant de céder au désespoir, elle décida de prendre la voie qui lui faisait face, comme guidée par un sixième sens.

Elle regardait autour d'elle, cherchant la présence de dispositif d'épiement, grattant la pierre et passant sa main contre le mur. Mais apparement pas de caméras ici. Leur diabolique geôlier ignorait peut-être la présence de ce passage.

Elle aboutit à un cul-de-sac mais ça n'avait guère d'importance.Quelque chose attira les yeux d'Ellana, rougis à cause de la présence de la poussière. En haut, entre un insertice de deux pierres mal ajustées, on voyait zébrer un rai de lumière. Mais la lumière n'était pas celle qu'on voyait habituellement dans le manoir. Ce n'était pas une lumière blanche, aveuglante. C'était plutôt une lumière tremblotante, semblable à celle que produirait un feu de cheminée.

Ellana, durant le mois qu'elle avait à présent passé au manoir, avait examiné toutes les pièces sauf celle à la porte verouillée au rez-de-chaussée. Et aucune ne contenait de cheminée. En dessous de quelle pièce se trouvait-elle donc ?

[Ah là là, tu vas vite en besogne ! A part, ça, tu es pleine de ressource, j'allais t'envoyer de l'aide ! Bon, pour la caméra, je suis pas trop pour, mais comme c'est cohérent avec mon idée, je ne peux rien dire. Pour le feu de cheminée... j'ai une parade. Mais tu verras.]

Madame prend le relais! :guntarwink:

La caméra tomba soudain par terre. Un leure. Il se produisit un déclic, que Ellana ne put entendre, puis des vibrations secouèrent le sol. Sol qui devint progressivement pentu et glissant...conduisant Ellana vers une ouverture, apparue dans le mur. Un tunnel. Un tunnel où une lumière vacillante brillait.